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- Peau-Rouge: journal de guerre d'un grand malade
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Peau-Rouge: journal de guerre d'un grand malade
Code de produit : 712081
Auteur : Samuel Pruvot / Editeur : Salvator / Nombre de pages : 146
Un Huron à l'hôpital
Journaliste à Famille Chrétienne, Samuel Pruvot fait un récit baroque de son combat contre une maladie redoutable. Drôle, émouvant, instructif, édifiant…
La dermatomyosite. Vous ne connaissez pas ? Les médecins non plus. C’est une maladie rare, dite « auto-immune », ce qui veut dire qu’elle ne vient pas du dehors, mais du malade lui-même. Comment, pourquoi ? Mystère. Ce qui est sûr, c’est que Samuel Pruvot, rédacteur en chef Actualités à FC, en a été atteint à Noël 2012 alors qu’il pèlerinait à Jérusalem. Cette pathologie affecte la peau, mais aussi les muscles et les organes vitaux. Résultats ? Fatigue chronique, plaies sur les doigts et les coudes, érythèmes au visage (d’où le titre du livre… et notre titre), douleurs aux articulations, difficulté à marcher, à avaler et même à respirer. « Je ne comprends pas comment j’ai pu enfanter un tel monstre », écrit l’auteur drôlement. Épuisé, tenu de subir un traitement contraignant, il a tenu son « journal de guerre ».
L’auteur s’adresse à sa maladie
Ce texte ne ressemble à aucun autre. Le sujet, certes, n’est pas banal. Mais le style est tout aussi original, fait de métaphores toutes plus baroques les unes que les autres. Au fil des pages, l’auteur s’adresse à sa maladie comme à une déesse maléfique et vorace, une « hideuse bête », une gorgone, une ogresse, une « sombre et cruelle sorcière » qui lui a déclaré la guerre et cherche à le détruire par tous les moyens. « Dermatomyosite m’a contraint à livrer bataille », écrit-il. Et tout à l’avenant. Sous sa plume, la coloscopie devient une « héroïne troglodyte réputée pour sa vision nocturne », le personnel médical qui lorgne les appareils de mesure des journalistes de Radio Londres, les infirmières des nymphes blanches, et la blouse du médecin une toge de grand prêtre… Dans le même style, il faut lire sa description de l’hôpital Mondor, à Créteil (Val-de-Marne), tout droit échappé de l’univers soviétique des années 50, avec son dédale sinistre de couloirs éclairés au néon et ses ascenseurs qui fonctionnent selon une logique bien à eux.
Derrière l’humour des descriptions drolatiques, Samuel Pruvot tire les leçons de cette « expérience fondatrice ». Il se rend compte que la santé, dont il avait bénéficié quarante-trois ans durant, n’est pas un état normal, comme le croient tous ceux qui en profitent, mais un « miracle permanent auquel nous ne prêtons guère attention ». Au contact de ses compagnons d’infortune, dont les maladies ont des noms aussi bizarres que la sienne, il sent son cœur se dilater. « Dermatomyosite n’a pas le monopole du mal. »
Il recherche un office de nuit, une lecture, via son smartphone
Et ses longues, très longues nuits sans sommeil, fruits amers des traitements de cheval qu’il subit, sont l’occasion de prier ; de partir, via son smartphone, à la recherche d’un office de nuit, d’une lecture ou d’une vigile. « La nuit n’est pas faite pour dormir », s’exclame-t-il, citant Lord Byron.
L’homme ne joue pas pour autant au surhomme. Parfois la révolte gronde. Le malade trouve la note un peu salée : « Je ne veux plus payer, mes caisses sont vides ». Il confie son désarroi à un prêtre : « La Providence a tourné les talons ». « Il existe un moyen d’offrir ses épreuves », lui glisse celui-ci.
L’une des plus belles scènes du livre est peut-être celle où, un soir, il réussit, en contournant l’administration, à partager un plateau-repas avec son épouse. « Elle portait le parfum enivrant de l’agitation du monde […]. Les yeux dans les yeux, la main dans la main, jamais il n’y eut plus tendre étreinte. […] Plus rien n’existe sinon deux cœurs heureux de se donner l’un à l’autre. »
Un Huron à l'hôpital
Journaliste à Famille Chrétienne, Samuel Pruvot fait un récit baroque de son combat contre une maladie redoutable. Drôle, émouvant, instructif, édifiant…
La dermatomyosite. Vous ne connaissez pas ? Les médecins non plus. C’est une maladie rare, dite « auto-immune », ce qui veut dire qu’elle ne vient pas du dehors, mais du malade lui-même. Comment, pourquoi ? Mystère. Ce qui est sûr, c’est que Samuel Pruvot, rédacteur en chef Actualités à FC, en a été atteint à Noël 2012 alors qu’il pèlerinait à Jérusalem. Cette pathologie affecte la peau, mais aussi les muscles et les organes vitaux. Résultats ? Fatigue chronique, plaies sur les doigts et les coudes, érythèmes au visage (d’où le titre du livre… et notre titre), douleurs aux articulations, difficulté à marcher, à avaler et même à respirer. « Je ne comprends pas comment j’ai pu enfanter un tel monstre », écrit l’auteur drôlement. Épuisé, tenu de subir un traitement contraignant, il a tenu son « journal de guerre ».
L’auteur s’adresse à sa maladie
Ce texte ne ressemble à aucun autre. Le sujet, certes, n’est pas banal. Mais le style est tout aussi original, fait de métaphores toutes plus baroques les unes que les autres. Au fil des pages, l’auteur s’adresse à sa maladie comme à une déesse maléfique et vorace, une « hideuse bête », une gorgone, une ogresse, une « sombre et cruelle sorcière » qui lui a déclaré la guerre et cherche à le détruire par tous les moyens. « Dermatomyosite m’a contraint à livrer bataille », écrit-il. Et tout à l’avenant. Sous sa plume, la coloscopie devient une « héroïne troglodyte réputée pour sa vision nocturne », le personnel médical qui lorgne les appareils de mesure des journalistes de Radio Londres, les infirmières des nymphes blanches, et la blouse du médecin une toge de grand prêtre… Dans le même style, il faut lire sa description de l’hôpital Mondor, à Créteil (Val-de-Marne), tout droit échappé de l’univers soviétique des années 50, avec son dédale sinistre de couloirs éclairés au néon et ses ascenseurs qui fonctionnent selon une logique bien à eux.
Derrière l’humour des descriptions drolatiques, Samuel Pruvot tire les leçons de cette « expérience fondatrice ». Il se rend compte que la santé, dont il avait bénéficié quarante-trois ans durant, n’est pas un état normal, comme le croient tous ceux qui en profitent, mais un « miracle permanent auquel nous ne prêtons guère attention ». Au contact de ses compagnons d’infortune, dont les maladies ont des noms aussi bizarres que la sienne, il sent son cœur se dilater. « Dermatomyosite n’a pas le monopole du mal. »
Il recherche un office de nuit, une lecture, via son smartphone
Et ses longues, très longues nuits sans sommeil, fruits amers des traitements de cheval qu’il subit, sont l’occasion de prier ; de partir, via son smartphone, à la recherche d’un office de nuit, d’une lecture ou d’une vigile. « La nuit n’est pas faite pour dormir », s’exclame-t-il, citant Lord Byron.
L’homme ne joue pas pour autant au surhomme. Parfois la révolte gronde. Le malade trouve la note un peu salée : « Je ne veux plus payer, mes caisses sont vides ». Il confie son désarroi à un prêtre : « La Providence a tourné les talons ». « Il existe un moyen d’offrir ses épreuves », lui glisse celui-ci.
L’une des plus belles scènes du livre est peut-être celle où, un soir, il réussit, en contournant l’administration, à partager un plateau-repas avec son épouse. « Elle portait le parfum enivrant de l’agitation du monde […]. Les yeux dans les yeux, la main dans la main, jamais il n’y eut plus tendre étreinte. […] Plus rien n’existe sinon deux cœurs heureux de se donner l’un à l’autre. »
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